Diversité et évolution culturelle

Alors que la classification universelle des instruments de musique rassemble les harpes en catégories à partir de caractères morphologiques communs, aucune étude n’a été consacrée au processus ayant conduit au partage de ces caractères : s’agit-il d’un trait partagé à partir d’une transmission verticale, de génération en génération (ascendance commune) ; s’agit-il d’un trait partagé par une transmission horizontale soit un emprunt entre deux groupes lors d’un contact ayant pu résulter d’une migration commune ; s’agit-il d’un trait partagé dû à des innovations convergentes ?

Notre objectif est de comprendre les processus de transmission des différents types de caractères en traitant les données avec des méthodes issues de la systématique, science des classifications, et plus précisément de la cladistique en appliquant une méthode interdisciplinaire inédite dans le domaine des musiques de tradition orale.

Diverses méthodes d’analyses seront mises en œuvre pour répondre à la spécificité du matériel étudié et aux hypothèses à tester. Les méthodes cladistiques permettront, en recherchant les caractères partagés par les différentes harpes, de proposer une représentation hiérarchique de leurs partages, voire des hypothèses sur leur mode de transformation au cours du temps, de décrire des formes ancestrales possibles et de permettre des mises en relations avec les changements des sociétés utilisatrices. Ces méthodes sont fondées sur le principe de parcimonie qui conduit à retenir la représentation hiérarchique des partages entre harpes qui maximise la cohérence des caractères entre eux ; ce qui revient, si évolution des harpes il y a, à choisir les relations entre les différentes harpes qui minimisent le nombre de transformations des caractères descriptifs relevées. D’autres méthodes d’inférences, fondées sur des principes probabilistes et sur des simulations intensives (inférences bayésiennes) permettront de proposer et tester divers scénarios d’évolution entre les différentes formes de harpes, tenant compte des temps d’évolution et des possibles échanges ou emprunts entre les différentes sociétés utilisatrices. Des méthodes comparatives, telle que la méthode des contrastes indépendants, permettront d’évaluer si la corrélation entre deux variables, ou plus, relève de la parenté entre les instruments ou de leur évolution indépendante.

Tëmkin et Eldredge ont établi, en 2007, un arbre phylogénétique des caractéristiques morphologiques de plusieurs psaltérions, grâce à la parcimonie. Un des objectifs du projet Ngombi est de faire de même avec les harpes d’Afrique centrale.

Représentation spatiale de la diversité patronymique en France métropolitaine. Chaque aire colorée correspond à une partition de départements dont a fiabilité (en termes de bootstrap) est d’au moins 80%. Les teintes identiques à l’intérieur de chacune de ces aires colorées (ou les cercles dans la zone rouge) correspondent à des partitions elles-mêmes fiables à 80% ou plus. Les lignes correspondent à des partitions dont la fiabilité est indiquée en %. Les départements non colorés ne participent à aucune partition dont la fiabilité est supérieure à BP de 60%. Les nombres en italiques sont les numéros des départements.

Argitalpen Zerbitzua Servicio Editorial de la Universidad del País Vasco ISBN: 978-84-9082-278-4.

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